Steampunk et héritages industriels

Le steampunk (traduisible par « paumés de l’ère des machines à vapeurs ») peut être considéré comme un registre culturel pluridisciplinaire qui prend sa source dans la littérature de Jules Verne – laquelle, ancrée dans la Révolution industrielle de l’Europe occidentale du milieu du 19e siècle, fixe les prémices de la science fiction – et absorbe d’autres références de la culture populaire mondialisée (registres fantastiques, films et séries animées japonaises, jeux en ligne, …) propre à la Révolution numérique de l’Internet.

Le courant steampunk s’exprime généralement sous la forme d’événements collectifs comme des manifestations de cosplay (rencontres de fans déguisés en personnages de fiction), de jeux de rôles ou dans le cadre de reconstitutions historico-fictionnelles.
Le champ lexical du steampunk intègre les notions de :
rétro-futurisme (le futur tel qu’il était fantasmé dans le passé) et donc de
uchronie (récit d’un passé alternatif),
dieselpunk, apologie ou critique du monde post-industriel dépendant des énergies fossiles (la saga « Mad Max » en guise d’emblème), de préférence un monde post-apocalyptique.

Les adeptes du steampunk nourrissent une fascination pour les ruines industrielles qui présentent généralement des caractéristiques prisées : le gigantisme, l’abandon aux assauts du temps, l’aspect de destruction, la possibilité d’explorations clandestines à sensations fortes.
L’urbex (exploration urbaine) n’est pas loin.

Intégrer cette tendance dans les politiques touristiques d’un territoire est de moins en moins farfelue. On citera les exemples de l’île de Hashima (Japon) ou de l’ancienne prison d’Alcatraz (États-Unis).
La valorisation – totale ou partielle – de sites industriels abandonnés (exemple dans le bassin minier du Nord) gagne à s’appuyer sur ce pan de la pop culture contemporaine.

Normandy Steam Factory
French SteamPunk
Steamboy de Katsuhiro Otomo ou La cité des enfants perdus de Caro et Jeunet (archétypes du film steampunk)