UrbEx ?

Et si l’exploration clandestine, via la photographie et les sites communautaires, contribuait à la valorisation de patrimoines architecturaux et industriels ? Et si cette pratique à la limite de la légalité devenait un levier, direct ou indirect, d’attractivité territoriale ?

L’exploration urbaine (UrbEx) n’est pas une pratique nouvelle. Elle est probablement aussi ancienne que les premières civilisations humaines dans la mesure où il s’agit pour l’explorateur, quelles que soient ses motivations, de visiter un lieu abandonné, de préférence gigantesque et chargé d’histoires, pour y chercher des sensations possiblement contradictoires : impression de solitude au monde, de re-possession d’un espace jadis grouillant de vie, de stimulation de son imaginaire, et surtout shoot d’adrénaline face aux dangers potentiels et nombreux de son exploration.
L’urbexeur ne cherche ni à dérober ni à détruire les lieux qu’il visite. Dans la majorité des cas, son exploration sera traduite par des captations photographiques ou vidéographiques, qu’il pourra partager ou non avec des coreligionnaires, adeptes de l’urbex ou simples spectateurs de ces témoignages d’activités révolues.
Autrement dit, ces expériences clandestines nourrissent et alimentent l’imaginaire collectif. Elles interrogent consciemment ou inconsciemment notre rapport à la civilisation, à l’urbanisme jadis intimement lié aux infrastructures industrielles démesurées, parties intégrantes du paysage quotidien.

Parmi les lieux aussi inattendus qu’emblématiques du développement d’une urbex touristique, on trouve par exemple les catacombes de Paris, les anciennes bases militaires américaines et soviétiques, les zones irradiées de Tchernobyl ou de Fukushima, l’île de Ha-shima., le parc aquatique vietnamien de Hue (ci-dessous) , …
Une bonne partie de ces lieux figurent dans les catalogues de tour operator et d’offices de tourisme locaux.
Plus communément, l’urbex se pratique dans les anciens sites industriels, les théâtres, hôpitaux, hôtels, prisons ou châteaux abandonnés. L’urbex est aussi pratiqué en milieu rural où vieilles demeures et maisons de retraite à l’abandon, sont parfois confondues avec des résidences secondaires inoccupées.

Quelques références en matière d’UrbEx :
UrBex Session
Neverends Explorations
> bel exemple de valorisation indirecte et pédagogique de patrimoine industriel
Urbex Playground
• un article bien documenté de Génération Voyage
• deux entrées en matière abordables (recueils de photos), parmi de nombreuses autres : « Urbex Europe » de Timothy Hannem et « Abandonned places » de Henk van Rensbergen.

Image d’en-tête :
L’intérieur de la tour réfrigérante, emblématique vestige du site métallurgique normand de la SMN, accueille toujours (en attendant son hypothétique réhabilitation) les visites clandestines de « nombreux urbexeurs ». Il a aussi été le lieu de tournages de plusieurs films et vidéos-clips, comme celui du Carmina Burana de Vincent Niclo, avec les Chœurs de l’Armée rouge.