Street art démesuré

Pour le meilleur et pour le pire, le street art (mode d’expression artistique créé et visible dans la rue) est sorti peu à peu de la clandestinité qui l’a fait naître grâce, entre autres, à l’écho amplifié qu’ont donné les réseaux sociaux aux interventions spectaculaires de ses artistes les plus emblématiques (Shepard Fairey, Space Invader, Banksy, J.R et consorts). Désormais quasiment institutionnalisée, objet de commandes publiques et privés, l’œuvre de street art s’impose aussi peu à peu, sans l’avoir véritablement cherché, comme vecteur – plus ou moins invasif, durable ou permanent – de valorisation d’héritages matériels et immatériels.

Les exemples notoires ne manquent pas. Citons les « Gisants » d’Ernest Pignon-Ernest autour du Sacré Cœur en hommage aux fusillés de la Communes de Paris (1971) les récents collages démesurés de JR aux abords de la pyramide du Louvre ou sur la façade du musée des Offices de Florence (ci-dessus), les emballages monumentaux de Christo ou portrait géant de Zinedine Zidane à Marseille.
Outre des lieux historiques et personnages célèbres, la fresque gigantesque peut d’autant plus sublimer l’espace urbain le plus commun si elle est porteuse de sens. Ci-dessous, un film-manifeste autour du festival kosovar de la fresque murale qui célèbre la portée des œuvres géantes dans l’espace public.

A Craponne-sur-Arzon (Haute Loire), la fresque décorative peinte par l’artiste polonaise NeSpoon a le bon goût de valoriser la stèle mémorielle hommage aux victimes de la Première guerre mondiale tout en désamorçant avec humour sa dimension militariste.