Cinéma d’animation et valorisation territoriale

Si le lien entre ces deux notions est encore assez peu évident dans les secteurs transversaux de la Culture, du Patrimoine, du Tourisme et de l’Attractivité territoriale en région, les exemples générateurs de fortes plus-values en la matière se multiplient dans le monde. On l’a vu précédemment avec les spectaculaires campagnes publicitaires de l’état américain de l’Oregon, par exemple.

Dans le cadre du Marché International du Film d’Animation d’Annecy (le plus important du monde), est annoncé aujourd’hui par la chaîne Canal +, la mise en production d’une série animée « feuilletonnante » (dont les épisodes se suivent chronologiquement) prenant pour trame de fond la jeunesse de Guillaume le Conquérant.
« Runes – Une légende au pays normand » (26 x 22 minutes) est produite par la société française Les Armateurs, l’une des plus réputées du territoire pour ses longs métrages à succès (Kirikou et la sorcière, Les Triplettes de Belleville, Les hirondelles de Kaboul ou Brendan et le Secret de Kells).
D’aucuns ignorent, en dehors d’une sphère réduite d’initiés, que ce dernier film franco-irlandais, sorti en 2009 et fortement imprégné par l’iconographie romane et la culture celte aura aussi été une publicité particulière efficace pour la ville de Dublin, pour son université Trinity College (où est conservé le magnifique Livre enluminé de Kells), et plus globalement pour l’industrie du tourisme irlandais.

Aussi, l’existence de la série « Runes » est inspirant à plusieurs égards :
• elle est complètement indépendante de la filière audiovisuelle normande.
• Elle reprend le principe du feuilleton animé (longtemps abandonné au profit de la série à épisodes multi-diffusables dans n’importe quel ordre) mêlant fiction fantastique et contexte historique. Un principe qui a fait le succès planétaire et durable de la série franco-japonaise « Les Mystérieuses cités d’or« , régulièrement diffusée depuis les années 80 et exportée dans le monde entier.
• Elle bénéficie de la réputation globale de l’industrie de l’animation française à l’international et de sa force de frappe économique en qualité de 3e exportateur de contenus animés, derrière les États-Unis et le Japon. Ce gage de qualité lui garantit une diffusion au-delà de l’hexagone et, par rebond, des retombées économiques directes et indirectes pour le territoire et la culture normands en toile de fond de la série.

Quelques images de la bible graphique de la série « Runes », signées Marion Bulot