Bientôt une norme ?

Ce n’est pas la première fois que nous évoquons ici la puissance des films de dessins animés en matière de communication en faveur de la valorisation des héritages culturels, et plus globalement en matière de soft power (pouvoir de séduction). Aurions-nous arrêté de prêcher dans le désert ?

Un nouveau pas est franchi vers une institutionnalisation de ce constat, si l’on en juge par ce spot publicitaire pour LVMH (La Samaritaine), cofinancé par plusieurs organismes publics (Atout France, la Ville de Paris, les régions Normandie et Centre Val de Loire), en forme de film d’animation, réalisé pour le public japonais, par un studio d’animation japonais, le Studio Daisy en l’occurrence.

Si le film brasse une somme impressionnante de clichés éculés (comment pourrait-il en être autrement ?), il a le bon goût de se nourrir des codes visuels et narratifs de l’anime et du manga, tout en intégrant à ses nombreux et superbes arrière-plans peints (numériquement) des environnements régionaux que l’on n’avait jamais vu jusqu’ici transposés en dessins animés.
Fort de l’effet miroir décuplé par l’animation, les normands se réjouiront d’y apercevoir quelques sites incontournables de la ville de Rouen, l’ambiance bucolique du Pays d’Auge (où l’on déguste le cidre en bolée et non le vin en dé à coudre !), les plages et la baie du Mont Saint-Michel.

Il se peut même qu’un tel film séduise le public français, pays plus gros consommateur après le Japon de manga et d’anime. Mais cette cible ne semble pas du tout, mais alors pas du tout, visée.