La pop-culture à la rescousse de l’artisanat d’art

Ce vendredi 20 janvier 2023, a eu lieu le dévoilement de la deuxième des cinq tentures que la Cité Internationale de la Tapisserie Aubusson doit concevoir à partir de plans ou décors recomposés, extraits de longs métrages d’animation réalisés par le cinéaste japonais Hayao Miyazaki.
Ces œuvres immenses, magnifiant quelques icônes de la culture populaire nippone grâce à l’artisanat du tissage artistique perpétré à Aubusson, classé « Patrimoine culturel immatériel de l’humanité », constituent un fantastique outil d’attractivité pour une entité muséale, et plus largement pour le territoire creusois en quête d’échappatoires à la « diagonale du vide ».

Si l’on comprend bien la stratégie de communication, misant sur l’aura universelle des films du studio Ghibli, de chacune des séances de dévoilement en ligne des tentures achevées, l’opération de fabrication, d’exposition et de circulation des tapisseries dans les grands musées français (le Musée du Quai Branly en juin 2023) visent avant tout à capter les jeunes publics, et en particulier les adolescents et jeunes adultes qui sont les plus difficiles à mobiliser vers l’offre des musées.

Mais au-delà des buzz ponctuels – et très relatifs (2800 vues le jour du dévoilement) – que pourront générer ces événement médiatiques, il faudra très certainement aller au-delà pour bénéficier véritablement des retombées économiques escomptées et fidéliser durablement des publics autour de ces œuvres modernes de valorisation indirecte des savoir-faire anciens.
Par l’éducation à l’image, par exemple, ou par élargissement à des transversalités plus inattendues (science fiction, écologie, Histoire du Japon, le paysagisme pictural, …). Mais cela est certainement déjà prévu, bien entendu.

Maquette des cinq tentures à venir
La première tapisserie réalisée en 2022, inspirée par le film Princesse Mononoké